Embrasement au pied de la sculpture colonnaire monumentale

EMBRASEMENT

La vidéo documentaire sur embrasement se trouve à la fin du texte.

Le 18 janvier 2023, le Conseil de la Sculpture du Québec fondé en 1961 invitait ses membres à participer à la 12e édition de l’ART AU VIGNOBLE, se tenant au VIGNOBLE CÔTE DE VAUDREUIL 

Lorsque j’ai reçu l’invitation, j’avais sous les yeux un texte publié en 2020, basé sur les chiffres du site de l’U.S. Energy Information Administration (EIA) portant sur l’utilisation de 95 000 000 de barils de pétrole par jour dans le monde.

Le voici :

La consommation mondiale de pétrole a dépassé les 95 millions de barils par jour. Le baril, qui est l’unité de volume utilisée dans les milieux industriels et financiers, équivaut à environ 159 litres (158,987 litres exactement). Autrement dit, notre civilisation “boit” chaque jour plus de 15 milliards de litres de cette « énergie » fossile.

Pour se représenter cette dose quotidienne, il faut imaginer le baril tel un petit tonneau de 50 cm de large sur 80 cm de haut. Si on en aligne côte à côte 95 millions, cela fait plus de 40’000 kilomètres, soit le tour de la Terre sur l’équateur – chaque jour. On peut aussi les empiler: on obtient alors une colonne de… 76’000 kilomètres de haut – chaque jour. Le dernier baril se situe à une altitude deux fois plus haute que celle d’un satellite de télécommunication.

Plus de la moitié de ce pétrole est brûlé dans les moteurs des véhicules: voitures, camions, bateaux, trains et avions. Un dixième environ se consume dans des usines thermiques qui produisent de l’électricité. Un vingtième part en fumée dans les chauffages. On en utilise aussi pour extraire le pétrole du sol, le transporter, puis le raffiner en divers combustibles, carburants, matières premières et revêtements de route On s’en sert enfin pour faire tourner des usines, dont beaucoup utilisent des produits pétroliers pour les transformer en toutes sortes d’objets, de matériaux et de produits chimiques: emballages, pièces pour l’automobile, matériaux de construction, meubles, matériel électronique, fibres textiles, peintures, solvants, produits phytosanitaires, cosmétiques…. La plupart de ces produits finissent en décharge ou à l’incinération, polluant en fin de compte l’air, le sol et les eaux.

Ces chiffres sont à méditer, surtout si on doute encore que les activités humaines puissent avoir une influence sur l’atmosphère de notre planète. L’épaisseur de cette atmosphère est d’ailleurs bien mince: l’oxygène commence à manquer lorsqu’on est sur le mont Everest, à moins de 9 kilomètres d’altitude, soit 75’991 km plus bas que le dernier baril de notre colonne de pétrole quotidien…

Croquis du projet de sculpture colonnaire monumentale / Embrasement

Ce texte ne dit pas tout. Cela ne s’arrête pas là. Il y a des conséquences secondaires systémiques qui ne se manifestent que par accumulations discrètes qui ne viennent pas aisément à l’esprit et prennent le pas sur toutes les autres.

L’atome de carbone est à la base de tout ce qui vit, que cela soit de nature végétale ou animale. Un arbre par exemple, comme tout ce qui est végétal, fabrique ses feuilles en prélevant le carbone présent dans l’air dont il fait sa substance à l’aide de l’énergie qu’il reçoit profusément du soleil.

 Au cours de centaines de millions d’années, tout ce qui est végétal a absorbé continuellement des milliards de joules d’énergie solaire.

Au cours de centaines de millions d’années de croissance, ignorant la deuxième loi de la thermodynamique qui ne rend compte que de la dégradation thermique matérielle alors que le processus vivant n’est que croissance s’étalant sur des millions d’années, le monde végétal a pour alimenter cette croissance, absorbé une quantité incommensurable de l’énergie provenant du rayonnement solaire qui s’est par la suite retrouvée dans le sous-sol terrestre sous forme de pétrole et de gaz que nous extrayons frénétiquement et retournons dans l’atmosphère des millions de fois plus rapidement qu’elle s’était forcément accumulée dans le sous-sol terrestre profond.

Ignorant les processus propulsant la vie sous forme de milliers de milliards d’organismes d’innombrables catégories, notre monde thermo-industriel y a ajouté l’énergie provenant de la houille, des centrales nucléaires, et d’autant de sources qu’il pouvait en concevoir. Même l’hydro-électricité ainsi que ce qui s’avère insensé, les biocarburants, en consumant le vivant, contribuent également au réchauffement planétaire.

De plus ce monde aveuglément entropique s’évertue à libérer globalement des milliards de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère tout en réduisant la couverture végétale qui pourrait contribuer à absorber le carbone et l’énergie solaire, ce qui a pour effet d’emprisonner l’énergie thermique produite entre les deux, ce qui engendre une augmentation incontrôlable et de plus en plus fréquente de points chauds dans l’atmosphère.

 De là la sculpture intitulée Embrasement, dont j’ai fait une vidéo qui présente un monde qui ressemble plus à l’équilibre thermique du monde naturel qui malgré les 5 extinctions massives poursuit son action primordiale consistant à étendre à même sa propre substance un territoire viable sur une lithosphère qui sans cela serait irrémédiablement stérile.

Dans la vidéo se retrouvent les textes suivant :

Créateur de culture, l’artiste est chercheur d’être, de sens et de visions humaines. Par l’art il imagine l’univers culturel dans lequel nous découvrons notre humanité. Sans l’art et les artistes, nous serions réduits à jouer de notre humanité à l’oreille.

Le pétrole a fait l’extravagant XXe siècle qui fut méga en tout. Sa frénésie du « tout est possible » ne pouvait causer, nous le constatons parfois avec effarement, qu’un irrésistible embrasement de tout.

En 2023 j’ai l’occasion de présenter une œuvre au vignoble

« Côte de Vaudreuil ».

Tous les jours je porte des t-shirts sur lesquels il est imprimé :

( Tous artistes. L’art, le premier art de tous est l’art de devenir… Humain. )

Je le crois. Cela guide chacun de mes pas, chacun de mes gestes de l’art que je recherche. Une part importante de mon cheminement. Cela fait alors de chacun d’entre nous un acteur-témoin qui doit l’incarner.

En ce sens, le vignoble est une œuvre passionnante. Une œuvre qui héberge fièrement plus d’une soixantaine de sculptures.

Les créations de quelques dizaines d’artistes enthousiastes.

Ce que je célèbre par la création d’une autre œuvre médiatique qui les montre toutes. Une vidéo qui fait le lien entre l’œuvre, dans l’œuvre, parmi les œuvres.

Vidéo de Embrasement de la conception à son installation parmi 60 oeuvres exceptionnelles au vignoble Côte de Vaudreuil.

Bourjoi 2023

©2024 Leopol Bourjoi bourjoi.com

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