La mise en forme est le premier et le plus permanent des objectifs de l’art.

Au premier abord il semblerait que la mise en forme soit bronze, pierre, glaise, toiles peintes, quelques fresques et de nombreuses gravures. Cela peut également prendre la forme d’un poème, d’un récit épique, d’une pièce de théâtre et surtout d’une tragédie.

Au tout début il y a très longtemps de cela ce n’était qu’esprit incarné puis cela devint habileté magique pour durant quelque temps devenir service d’utilité, simple savoir faire manuel et reprendre par l’entremise du génie de la renaissance sa place dans l’esprit.

La pression d’innombrables savoirs faire, savoir voir surtout en ont fait le pilier de la culture qui nous fait tous.

Aucun de nous ne serait ce qu’il est sans ses emprunts incessants à la culture. Aucune culture ne saurait être en forme sans les découvertes et les réifications de l’art.

L’artiste en a la responsabilité de transcender la matière à penser, qui le fait penser, et à critiquer ce qui n’est que reflet d’être et d’action. L’artiste a de tout temps porté l’obligation de mettre en forme. L’artiste a maintenant avec la densité du prêt à penser devenu recette de conscience le devoir de trouver les voies de notre survie.

Contrairement à ce que Michel Ange prétendait, la forme ne se trouve pas à priori au cœur de la matière. Cela n’est que contemplation béate. Nous devons au contraire renouveler et surtout inventer à neuf notre présence au réel.

Puisque ce n’est pas là que se trouve dorénavant la vraie mise en forme, l’artiste ne doit pas uniquement intervenir sur la matière, il doit maintenant aussi participer à notre métamorphose qui nous permettrait d’être mieux de ce qui saurait garantir notre survie malgré notre nature.

Il ne suffit pas de trouver ce que nous croyons se trouve déjà là. Il faut surtout apprendre à faire différent et surtout mieux, à le dire et à le montrer.

Voilà la véritable mise en forme. Puisque la culture humanisante contrairement à la génétique le permet suffisamment rapidement, nous devons participer à trouver et nous définir une nouvelle nature sachant s’adapter à des conditions sans cesse changeantes. Puisque l’art depuis quelques décennies prétend qu’il n’y a que le changement qui soit permanent, l’art a selon moi le muscle à penser suffisamment souple pour contribuer à faire face à l’urgence de la situation dans laquelle nous continuons à nous enfoncer.

Voilà pourquoi je me lance dans l’agora de la blogosphère et ose m’y exposer.

©2024 Leopol Bourjoi bourjoi.com

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