{:fr}La plus grande force de l’humain est sa capacité infinie à s’adapter à tout ce qui est naturel.

Sa plus grande faiblesse est de s’adapter également aux ambitions sociales de quelques-uns des membres ordinaires de son espèce au détriment de sa nature naturelle et de la nature toute entière.

rectosueurdec2016web

21 grandes civilisations connues se sont effondrées d’épuisement avant la nôtre.

L’historien Jules Michelet raconte que lorsque les barbares se sont avancés vers Rome, les citoyens de l’empire n’ont pas résisté à leur progression. Ils les ont plutôt invités à poursuivre leur avancée en leur disant qu’ils n’étaient plus capables de faire vivre Rome.

Plusieurs îles de Polynésie, et la fameuse île de Pâques ont porté de superbes cultures qui se sont également effondrées lorsqu’elles se sont mises à suivre les phobies de leurs chefs au lieu de s’occuper concrètement des problèmes engendrés par la surpopulation.

Raser les forêts pour hisser les moaï en haut des collines en hommage aux dieux en croyant qu’ils allaient régler leurs problèmes à leur place n’a pas sauvé les habitants de l’île de Pâques. Le veau d’or ne fera pas mieux pour notre civilisation.

Lorsque la situation est devenue désespérée, plusieurs de ces cultures ont même pratiqué l’anthropophagie.

Notre civilisation ne pratique pas cette forme d’anthropophagie carnée. Elle est d’une autre nature. Peut-être est-ce en fait une forme de vampirisme dont ont fait grand cas dans les sociétés modernes? Cet appétit irrépressible est de nature économique. N’est-ce pas surprenant que les fondations de cette économie qui exploite essentiellement la sueur de l’homme nous viennent de l’île de Thomas Malthus?

Nous le savons tous, les ressources naturelles non renouvelables s’épuisent, l’air devient irrespirable et l’eau insalubre. Nous pratiquons la croissance économique infinie alors que les ressources naturelles de la planète sont finies.

Il reste pourtant une ressource qui semble infinie. L’humanité elle-même. L’ensemble des êtres humains prisonniers des sociétés mises sur pied par les conquérants du passé pour favoriser leurs familles et leurs tribus.

Même si cela ne mord pas dans la chair et l’os, cela reste une forme d’anthropophagie exploitant l’humanité au lieu de la faire vivre.

versosueurdec2016web

L’art postal est un art de dissémination. Chacune de mes oeuvres postales est produite en deux versions. Disséminées en plusieurs centaines d’exemplaires aux quatre vents internationaux, les cartes postales sont porteuses de la langue de Shakespeare, la nouvelle lingua franca, et ensuite dans notre belle langue de Molière afin de montrer notre culture comme elle se dit.

J’écris d’abord en français, ma langue maternelle, afin de démontrer que l’état de la science de l’homme permet de comprendre en français ce qui ne peut être compris par une culture s’exprimant dans une langue qui croit sa raison au-dessus de toute raison humaine.

Au cours de mes études à la maîtrise, en histoire de l’art, il m’a été enseigné que l’art d’avant-garde devait critiquer l’art par l’art. Ce qui est pertinent en art peut assurément être aussi pertinent envers la société. On juge un arbre à ses fruits. Il en est de même, je crois, pour notre appréciation de la société. Nous ne devons pas nous contenter de son discours auto-gratifiant, nous devons la comprendre par son effet sur nous qui sommes l’objet premier de ses attentions.

Ce monde fabriqué qui nous est imposé fait usage de codes en apparence obscurs. Je suis de la génération des baby-boomers. Nous avons déjà refusé de devenir de simples numéros. Les numéros que nous refusions sont devenus le code-barre et nous sommes tous depuis devenus des interfaces informatiques. Le code-barre s’est mué en code QR. Comme nous le faisons en art, je me sers du code QR dont fait usage la société devenue une dystopie pour critiquer les dérives de cette société. Je fais envers la société ce qui se fait aisément en art.

Marshall McLuhan, dans son ouvrage intitulé La galaxie Gutenberg, disait que le médium était le message. L’art postal représente une large part du message. Lorsque nous écrivons un courriel, le temps d’écriture représente 2 ou 3 minutes d’activité cognitive. Lorsque le message est transmis, l’activité cérébrale humaine cesse et devient activité numérique sans humanité. Il n’y a aucune garantie que le message sera ouvert et lorsqu’il l’est, l’activité cognitive humaine à la réception ne dure souvent que le temps durant lequel l’humain devient simple interface nerveuse avant d’éliminer le message.

Dans le cas de l’art postal, l’œuvre existe matériellement. L’œuvre matérielle s’expose à l’activité cognitive humaine tant que la carte postale porte ses qualités sensibles. Dans ce cas-ci, la carte d’art postal porte des codes QR, une image couleur et une illustration en noir et blanc ainsi que des mots, des textes et des coordonnées résidentielles et géographiques concrètes.

L’ensemble représente une somme d’activité cognitive humaine conséquente. Il y a également sur la carte des perforations à l’emporte-pièce de mots ou de termes associés au message. Le message est constitué de plusieurs couches de sens.

Nous ne pouvons persister à vivre comme nous le faisons entre nous depuis qu’il y a multitude humaine comme si cela était tout ce qu’il y avait à être réel au sein de l’univers. La science nous permet dorénavant de comprendre que notre nature naturelle n’est pas ce que notre monde propre «Umwelt» nous porte à croire dans notre aveuglement narcissique inquiet.

Le monde humain qui nous est imposé par les ambitieux à la cupidité sans frein n’est pas le monde que nous ferions s’ils nous laissaient vivre sans leur mégalomanie. Il n’y a plus d’évolution lorsque la vie est domestiqué et mise en cage comme dans un zoo et considérée comme n’étant qu’un objet économique sans aucune valeur morale ou spirituelle.

Nous avons évolué naturellement durant des millions d’années. Notre nature véritable est la nature de l’évolution biologique en cours depuis des centaines de millions d’années. l’évolution n’est ni politique ni technologique. L’évolution est un phénomène de vie. Ce n’est pas et cela n’a jamais été le projet de quelques spécimens ordinaires d’une espèce. Cela ne peut l’être également pour les hominidés que nous sommes.

Aucun des membres ordinaires de l’espèce humaine ne peut savoir mieux que tous et chacun ce qui nous fait vivre naturellement libres, comme la nature de tout ce qui vit l’exige.

Comme tout ce qui vit, nous naissons un par un, déjà adaptés biologiquement à la vie sur la Terre. Le poisson nage, l’oiseau vole, le renard et le cheval courent, le chasseur-cueilleur taille le silex. Qu’il soit de pierre ou d’acier et de plomb, cela reste un silex.

Chacun naît naturellement équipé pour vivre naturellement dans l’environnement où il naît. Sans cela il ne pourrait naître et vivre. Cela ne peut se faire sans faire usage de la liberté qui permet à chaque organisme vivant de s’ajuster originalement aux conditions particulières qui sont les siennes comme il les trouve à sa naissance.

Révision de texte:  Valentine B.   info@bourjoi.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’artiste par lui-même

 

 

Humanity’s greatest strength is its infinite capacity to adapt to everything that is natural.

Its greatest weakness is that it also adapts itself to the social ambitions of certain ordinary members of its species to the detriment of its natural nature in its entirety.

rectosweatnov2016web

We know of 21 civilizations that collapsed out of exhaustion before ours.

According to the historian Jules Michelet, as the barbarians made their way toward Rome, the empire’s citizens did not seek to prevent them from approaching. Instead, they invited them to keep marching on and told them that they could no longer afford to maintain the Roman Empire’s existence.

In Polynesia, the famous Easter Island and several other islands were inhabited by wonderful cultures that also collapsed when they began to follow their leaders, who were driven by the need to hold onto power rather than deal concretely with problems stemming from over-population.

Razing their forests to haul the moai up the hills to pay homage to their gods in the belief that they would solve their problems for them did not save the inhabitants of Easter Island. The golden calf will not rescue our civilization either.

When the situation became desperate, several of these cultures even resorted to cannibalism.

Our civilization does not practice this type of carnal cannibalism. It is of a different nature. It is economic in nature. Isn’t it surprizing that the foundations of this economy, which essentially exploits the sweat of humankind, originated on the island that was home to Thomas Malthus and Adam Smith?

We all know that non-renewable natural resources can be depleted, air can become unbreathable and water can become polluted. We strive for infinite economic growth even though the planet’s resources are finite.

There remains one resource that seems infinite. Humankind itself. All human beings who are trapped within societies that were created by former conquerors who were looking out for their own small circle of power.

While no teeth bite into skin and bone, this remains a kind of cannibalism (or is it vampirism?) that exploits humanity rather than ensures its livelihood.

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Mail art is an art of dissemination. I produce two versions of each piece of mail art that I create. Several hundred copies of the postal cards are disseminated throughout the world bearing a message in the language of Shakespeare, the new lingua franca, followed by our own beautiful language of Molière, in order to share our culture in its own words.

Firstly, I write in French, my mother tongue, to show that the current state of what the science of man allows us to understand in French cannot be understood by a culture that expresses itself in a language that, due to its massive success in material terms, believes that its own version of reason stands above human reason in its entirety.

While I was studying for a master’s degree in art history, I was taught that avant-garde art must formulate a critique of art through the means of art itself. Whatever is pertinent in art can also surely be pertinent when it comes to society. One judges a tree by its fruit. I believe the same is true with regard to how we appreciate society. We mustn’t content ourselves with its self-gratifying discourse, we must attempt to understand it by paying attention to the way in which it affects us, who are the primary object of its attentions.

This manufactured world that is imposed upon us resorts to codes that appear obscure. I am of the baby boomer generation. We have already refused to become mere numbers. The numbers that we refused have morphed into the bar code and since then we have all become digital interfaces. The bar code begat the QR code. As is the custom in art, I use the QR code, which is used by a society that has turned into a dystopia, in order to criticize this society’s excesses. I apply to society something that can be done with ease in the artistic realm.

In The Gutenberg Galaxy, Marshall McLuhan wrote that the medium is the message. Mail art represents a major part of the message. When we write an email, it takes up two or three minutes of cognitive activity. When the message is transmitted, human cerebral activity ceases and becomes numerical activity that bears no relation to humanity. There is no guarantee that the message will be opened, and when it is, the human cognitive activity that is at work when it is received often only lasts for the amount of time during which the human that opens it becomes a nervous interface before deleting the message.

When it comes to mail art, the work takes on a material existence. The material work is exposed to human cognitive activity as long as the postcard remains an object that can be touched. In this case, the artistic postcard is adorned with QR codes, a full-colour image, a black and white one as well as words, text and concrete residential and geographic information.

When brought together, these elements produce a great deal of human cognitive activity. The card is also perforated with words or terms related to the message. The message contains several layers of meaning.

We cannot continue to live together as we have been doing since the advent of the human multitudes, as though we were the only real thing to exist in the universe. Science now helps us to understand that our natural nature is not what our own world would lead us to believe in our anxious narcissistic blindness.

The human world imposed upon us by ambitious individuals whose greed knows no bounds is not the world that we would create if they allowed us to live free of their megalomania. Evolution grinds to a halt when life becomes domesticated and caged, as in a zoo, and is seen as nothing but an economic object bereft of any moral or spiritual value. We have evolved naturally over millions of years. Our true nature is the nature of biological evolution that has been running its course for hundreds of millions of years. Evolution is neither political nor technological. Evolution is one of life’s phenomena. It is not and never has been the project of a few ordinary specimens from one species in particular. Nor can it be the case for us, who are hominids.

No ordinary member of the human species can know better than the rest what makes us live naturally free, such as the nature of every living thing demands.

Like every living thing, we are born one at a time, already biologically adapted to life on Earth. The fish swims, the bird flies, the fox and horse run, the hunter-gatherer carves flint. Whether it is made of rock, steel or lead, it remains flint.

Every person is born naturally equipped to live naturally in the environment in which they are born. If this weren’t the case, they couldn’t be born or live their life. This cannot be achieved without the freedom that allows every living organism to first adjust to the particular conditions that prevail when they are born.

Translated by Rémi L.   (info@bourjoi.com)

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The artist by himself

 

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