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Regarder mieux pour mieux voir. – BOURJOI
Vignette Imaginons l'oeil

English text follows below…

La Médiation de la Perception : Une Construction de la Réalité

Vivre, et a fortiori concevoir une œuvre ou produire une pensée créative, commence par un effort fondamental : celui de voir le monde, de s’engager dans une confrontation avec la réalité concrète dans toute sa complexité et sa texture changeante. Pourtant, ce qui semble être une évidence – percevoir le réel – se heurte immédiatement à des limitations constitutives de notre propre constitution biologique.

La première difficulté réside dans la nature de l’organe même qui nous permet de « voir ». Le cerveau, cette masse délicate composée de milliards de neurones et de synapses, ne rencontre jamais directement la réalité qu’il interprète. Isolé dans sa cavité osseuse, une structure opaque et rigide qui le protège mais le cloître tout autant, le cerveau est un interprète, non un témoin direct. Les informations qu’il reçoit sont des impulsions sensorielles fragmentées, issues de terminaisons nerveuses imparfaites, elles-mêmes éloignées du monde qu’elles prétendent traduire.

Ces impulsions nerveuses, porteuses d’un potentiel de représentation, n’émanent même pas directement de ce que nous appelons le réel. Elles proviennent d’une autre médiation : la rétine, tapissée de cellules photosensibles que sont les cônes et les bâtonnets. Ces structures biologiques sont sensibles aux photons, ces particules de lumière qui portent l’information codée des couleurs et des intensités lumineuses, mais cet acheminement est déjà le résultat d’une altération. Avant même d’atteindre la rétine, les photons doivent traverser une série de filtres biologiques : la cornée, la pupille, et enfin le cristallin. Cette lentille naturelle, en focalisant et en inversant l’image optique, altère davantage encore l’expérience originelle de la lumière. Ce cheminement, traversant aussi l’humeur aqueuse et le corps vitré, produit une image primaire qui n’est ni complète ni fidèle à ce qui existe hors de nous.

Mais la limitation ne s’arrête pas là. Bien que le spectre visible de la lumière comprenne une infinité de variations, la rétine humaine, en raison de son organisation biologique, est équipée uniquement de trois types de cônes permettant de percevoir le rouge, le vert et le bleu. Ce modèle trichromatique, bien qu’efficace pour générer une expérience chromatique approximative, réduit déjà considérablement la complexité du réel. Ce que nous percevons comme un monde riche en couleurs n’est, en vérité, qu’une reconstitution partielle et simplifiée. Dès l’instant où la lumière atteint la rétine, l’information est fragmentée, abstraite, et éloignée d’une quelconque authenticité absolue.

L’œil, quant à lui, se contente de « regarder » ; il agit comme un capteur passif, une fenêtre optique qui canalise des fragments d’information sans les interpréter. Le véritable « organe à voir » est le cerveau, mais celui-ci, enfermé dans l’obscurité protectrice de sa boîte osseuse, ne fait que reconstruire. Il ne voit pas directement ; il imagine, au sens propre, c’est-à-dire qu’il met en image ce que l’œil capte. Mais cette mise en image est un processus spéculatif, une synthèse d’éléments dispersés qu’il faut relier, interpréter, parfois compléter, pour produire une vision du monde.

Cette distance ontologique entre le monde et ce que nous percevons souligne une vérité fondamentale : la réalité que nous croyons saisir est, en fin de compte, une construction. Ce que nous appelons « voir » est une opération de médiation, une interaction entre ce qui est donné et ce que nous sommes capables de concevoir. Dès lors, regarder devient un acte de reconstruction permanente, une exploration subjective du visible, où chaque instant d’observation est déjà une interprétation.

Bandeau séparation

Look better to see better.

Artrium Art

The Mediation of Perception: A Construction of Reality

Living, and even more so conceiving an artwork or producing a creative thought, begins with a fundamental effort: that of seeing the world, of engaging in a confrontation with concrete reality in all its complexity and ever-changing texture. Yet, what seems like an obvious act—perceiving the real—immediately encounters limitations inherent in our own biological architecture.

The first difficulty lies in the very nature of the organ that allows us to “see.” The brain, that delicate mass composed of billions of neurons and synapses, never directly encounters the reality it interprets. Isolated within its bony cavity—an opaque and rigid structure that both protects and confines it—the brain is an interpreter, not a direct witness. The information it receives consists of fragmented sensory impulses, derived from imperfect nerve endings that themselves remain distant from the world they claim to represent.

These nerve impulses, bearing the potential for representation, do not even originate directly from what we call reality. They come from another layer of mediation: the retina, lined with photosensitive cells called cones and rods. These biological structures are sensitive to photons—particles of light that carry encoded information about colors and light intensities—but this transmission is already the result of alteration. Even before reaching the retina, photons must pass through a series of biological filters: the cornea, the pupil, and finally the lens. This natural lens, by focusing and inverting the optical image, further distorts the original experience of light. This journey, which also traverses the aqueous humor and the vitreous body, produces a primary image that is neither complete nor faithful to what exists outside us.

But the limitation does not end there. Although the visible spectrum of light encompasses an infinite range of variations, the human retina, due to its biological organization, is equipped with only three types of cones, enabling the perception of red, green, and blue. This trichromatic model, though effective in generating an approximate chromatic experience, already significantly reduces the complexity of reality. What we perceive as a world rich in colors is, in truth, only a partial and simplified reconstruction. From the moment light reaches the retina, the information is fragmented, abstracted, and far removed from any absolute authenticity.

The eye, for its part, merely “looks”; it acts as a passive sensor, an optical window channeling fragments of information without interpreting them. The true “organ of seeing” is the brain, but it, confined within the protective darkness of its bony enclosure, only reconstructs. It does not see directly; it imagines—in the literal sense, meaning it creates images from what the eye captures. Yet this image-making is a speculative process, a synthesis of scattered elements that must be connected, interpreted, and sometimes completed in order to produce a vision of the world.

This ontological distance between the world and what we perceive highlights a fundamental truth: the reality we believe we grasp is ultimately a construction. What we call “seeing” is an act of mediation, an interaction between what is given and what we are capable of conceiving. Thus, looking becomes an act of perpetual reconstruction, a subjective exploration of the visible, where each moment of observation is already an interpretation.

©2025 Leopol Bourjoi bourjoi.com

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