Je l’admets. Je viens de loin. Je l’admets je suis un baby-boomer fier de son état. Je l’admets en 68 j’ai vraiment cru que nous avions amélioré l’état du monde. Je l’admets, ma génération s’est laissé abuser.

Presque plus rien de nos espoirs, de nos actions, de nos petites victoires n’est resté.

En 68 nous disions que nous devions nous méfier des plus de quarante ans.

Il semble qu’ils nous aient précédés et rangé les tapis derrière eux.

Certains des plus de quarante ans d’aujourd’hui semblent carburer aux mêmes préjugés au même conformisme qu’à cette époque.

Je n’aime pas citer un nom. Parfois le reproche n’est que pour une occasion, une faiblesse momentanée. Mais bon. Allons-y.

Le matin du 15 avril dans les pages du journal Le devoir était publié la chronique de monsieur Christian Rioux qui écrivait de Paris. La belle affaire ! ?

Il s’y livre à une charge à fond de train de la jeunesse debout la nuit sur la place de la république à Paris.

Avait-il passé une nuit blanche ?

Je ne pouvais éviter de commenter son article . 68 est peut-être loin. Ses exigences ne le sont pas. Ses inquiétudes et son indignation sont plus que jamais d’actualité.

Les problèmes du monde ayant été mondialisés, Paris aujourd’hui est aussi loin que proche.

Pourquoi faut-il que monsieur Rioux se moque de la jeunesse qui supporte mal ce monde étriqué ?

Quelle part de ce monde lui plaît tellement qu’il n’en supporte pas la critique ?

A-t-il été dérangé dans son sommeil?

Ne lui serait-il pas venu à l’esprit qu’il était peut-être un de ces dormeurs dont ces jeunes tentent de troubler le sommeil ?

Cela fait plusieurs millions (?) d’années que l’hominidé évolue naturellement tout simplement pour d’une génération à l’autre mieux s’adapter au monde comme il le trouve à sa naissance.

C’est à ce prix couplé au temps long que les mutations biologiques surviennent.

S’adapter uniquement aux limites d’autres hominidés n’en fait pas partie. Cela revient à s’adapter aux limites de l’espèce. Cela ne produit aucune évolution. Suffit de voir la récurrence des problèmes d’une génération à l’autre, toujours les mêmes, pour le constater.

Puisque tout ce qui vit naît un par un, notre adaptabilité est notre plus grande capacité et notre plus grande faiblesse. Nous adapter à l’environnement local d’une génération à l’autre permet de s’y ajuster. Cela est notre plus grande capacité.

S’adapter uniquement à un milieu humain fermé ne peut que répondre aux besoins de quelques représentants de l’espèce sans vision hors de leur individualité. Cela est notre plus grande faiblesse. Il n’y a aucun organisme vivant membre singulier d’une espèce, soit-il hominidé, qui ait évolué pour devenir le meilleur de tous.

Puisque biologiquement nous ne cherchons qu’à nous adapter à l’environnement naturel et pas nécessairement à gratuitement changer le monde. Ne s’adapter qu’au monde humain revient à tourner en rond dans une cage comme un Hamster.

Le tas de terre près du terrier n’est pas la raison d’être du terrier. Cette raison d’être est ailleurs.

Il en est de même pour l’humain. Notre raison d’être n’est pas de changer le monde. Éviter de s’y adapter en ne se conformant qu’aux projets de quelques membres ordinaires de l’espèce, qui eux refusent de s’adapter, ne peut durer bien longtemps.

Qu’un individu reproche à tous les autres leur individualité ne peut manquer de faire mouche puisque cela est un état de fait biologique indéniable. C’est justement ce que l’hominidé devenant humain tente de transcender.

Fotolia_AdoChandelleWEB

Lorsque la jeunesse s’insurge contre les faussement super ego, ce n’est pas tant à d’autres individus qu’ils s’opposent qu’au mirage qu’ils poursuivent. C’est surtout qu’ils sentent que la voie de l’évolution est bloquée et les millions d’années d’évolution et de capacité à s’adapter dont ils ont hérité ne servent plus à grand-chose.

La liberté de mouvement biologique ayant perdu son sens, ils ne savent pas ce qu’il faut en faire.

Le malaise vient de loin et que ceux qui n’ont pas biologiquement la pulsion naturelle de changer le monde en perçoivent l’impérieuse nécessité devrait agiter plus d’une sonnette d’alarme.

http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/468286/la-comedie-du-grand-soir

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