Il m’arrive de commenter les textes apparaissant sur le blogue de Jean François Lisée.

Cette fois-ci mon commentaire porte sur l’appréciation d’un livre qui semble démontrer que pour guérir un esprit égaré il suffit de retourner aux émotions antérieures au trouble.

Cela, en toute modestie(?), me sert de prétexte pour amorcer un raisonnement sur ce que, sous le regard qu’y pose la science depuis quelques années, nous pouvons comprendre différemment de notre nature.

Même si je crois très malaisé d’examiner l’intelligence que nous croyons avoir de notre être à l’aide de cette même intelligence, elle-même affectée par ce que nous croyons en connaître, «Gustav Eckstein, The body has a head.» Toujours intéressée par son seul intérêt et seulement ce qui fait son affaire. Je crois essentiel de creuser les prémisses de notre vision en ce qui a trait à notre nature véritable. Nous devons poser des nouvelles bases. Oser ce que Socrate, Platon, Aristote, borgnes à une époque peuplée d’aveugles, ont osé tenter.

Pour ma part je préfère de beaucoup Prothagoras qui aurait dit: «L’homme est la mesure de toutes choses dans le ciel et sur la terre». Cela pour moi signifie tout simplement que l’homme ne comprend que ce qu’il croit avoir intégré dans sa vision personnelle du monde. Un objet, qu’il soit objet réel ou objet de pensée, pour être compris doit être enrobé de mots et de formules à la portée de l’entendement humain. L’Umwelt devenant même culturel. «Richard Dawkins, Le gène égoïste»

Ce livre est intitulé «Comment guérir un djihadiste». La recette est excellente, et pour qui s’intéresse un tant soit peu aux découvertes, les plus récentes en sciences humaines, d’une grande évidence.

Même si je suis moi-même détenteur d’une maîtrise en art dont une bonne part en sciences de l’éducation, je crois que mes collègues diplômés se reposent trop sur ce qu’ils croient avoir compris de ce qu’ils croient avoir appris et ce pour quoi ils ont réussi de trop nombreux examens et reçu un trop resplendissant diplôme.

Depuis le primaire j’ai toujours préféré l’école buissonnière et les chemins peu fréquentés.

Trop de problèmes se présentent à nous. Notre civilisation se dégrade trop rapidement pour nous contenter du discours de la méthode à la Descartes. Nous devons reconstruire le monde. La carte du monde est devenue beaucoup plus grande que le territoire qu’elle est supposée représenter fidèlement. La légende ne décode plus le terrain. Nous avons accumulé des montagnes de mots pour très peu de sens. Howard Gardner dans son ouvrage intitulé «5 minds for the futur» suggère 5 modes de pensée différents. Cela ne suffira pas si cela consiste à remanier les vieux scénarios.

Il en est des djihadistes comme de l’occident qui souffre de la mondialisation de la cupidité. Nous devons comprendre ce qui fait l’humain. Qu’elle en est la biopsychologie «pour cela lire : La régulation affective et la réparation du soi par Allan N. Schore». Guérir 400 enfants séduits par le Djihadisme ne dit pas pourquoi et comment nous en sommes rendus là. Que ce soit pour la société de consommation, d’autres cultures ou pour le Djihadisme, même pour devenir membres des Hells Angels ou des gangs de rue, cela n’explique pas pourquoi nos enfants nous quittent. Comment se fait-il que nous n’arrivons pas à garder, la chair de notre chair, les bébés que nous avons bercés, près de nous?

Le chasseur cueilleur que nous sommes depuis 100 000 ans n’a subi aucune mutation génétique qui aurait fait de notre espèce une espèce agricole disons «herbivore(?)». E.O. Wilson, «The social conquest of earth», en fait, je suppose qu’il est seulement impossible de se déplacer avec un champ sur les épaules comme si cela était carcasse de daim. Le chasseur cueilleur est le dernier de 21 espèces d’hominidés «Homo Evolutis by Juan Enriquez and Steve Gullans» évoluant naturellement sans foi, sans toit, ni lois depuis 6 à 7 millions d’années uniquement pour accomplir des objectifs biologiques. La sédentarisation autour d’un champ a «forcément» conduit à l’invention de l’urbanité. Saint-Augustin nomme cela la «cité». Il a eu 5000 ans de pratique à construire des cités de plus en plus complexes entre la construction de Çatal Höyük qui abritait 1000 familles, soit 5000 habitants et Babylone qui en contenait plus de 350 000 «Peter Watson, From fire to Freud». En gros la population de Trois-Rivières. À Babylone Zoroastre a inventé le Zoroastrisme (1er monothéisme) en usage en Iran jusqu’à nos jours. Afin que ces milliers d’étrangers génétiques se croient plus ou moins frères (voir nombre de «Dunbar Robin Dunbar, anthropologue». Nous avons évolué en petits groupes et n’avons de capacités emphatiques qu’envers un petit groupe. 149 selon Dunbar, entre 200 et 300 selon les recherches les plus récentes. D’instinct(?) 250, selon le «peuple amish». En premier lieu la famille «voir Levi-Strauss» ) Cela n’a pas très bien marché. Le chaos social était encore intense et insupportable (ce qu’en ont retenu les tribus hébraïques). Hammurabi a alors promulgué 289 édits «à lire : Peter Watson, From fire to Freud» qu’il a fait graver dans le basalte. Ces édits définissaient le comportement social de toutes les couches de populations actives à Babylone. Régissant la vie de chacun ce code définissait à sa manière l’état à ce moment-là de la nature «humaine» qui est essentiellement sociale «R. Dunbar, Allan N. Schore». Les manières d’être ensemble devenaient «humaines». Toutes les tribus ont un chef. Anthropologiquement le chef est le plus généreux de tous. Lorsqu’est arrivée la multitude, à laquelle notre évolution naturelle ne nous avait pas préparés en tant qu’organismes vivants en évolution naturelle constante et espèce «animale(?)», le chef est devenu dictateur, tyran, roi et empereur d’autres «petits» chefs. Cela produit la mégalomanie de quelques-uns : Memnon, Alexandre, Napoléon, Henri VIII, etc. Gengis Khan lorsqu’il était Temujin disait qu’il allait faire battre plusieurs coeurs (tribus) dans une seule poitrine. Comme si cela à sa face avait du sens. Pour y arriver il a assassiné ou fait assassiner 3 000 000 de personne, d’abord les chefs et les élites. Il a entre autres fait ériger une pyramide avec des crânes au centre d’une place publique conquise. Ce que suggère également, sans être aussi sanguinaire, «Machiavel dans son ouvrage intitulé Le Prince». Rockfeller a construit sa fortune en percevant des redevances sur le transport par train des barils de pétrole de ses concurrents. Avec ces redevances il achetait les entreprises de ses concurrents. Les anciens propriétaires devenaient ses salariés. Le capitalisme est une économie de chasseur-cueilleur.

Tout ce qui vit naît naturellement équipé pour s’adapter à l’environnement comme il le trouve à sa naissance. S’il semble le changer, ce n’est, comme le tas de terre près du terrier, qu’effet secondaire. Cela n’est pas le but premier. Les générations se succèdent pour de l’une à l’autre mieux s’adapter à l’environnement tel qu’il devient depuis des milliards d’années.

Pour nous, depuis qu’il y a multitude, depuis qu’il y a surtout impérialisme et urbanité notre capacité en tant qu’espèce à nous adapter en petit groupe à l’environnement est devenue nécessité de s’adapter individuellement à l’environnement social organisé par d’autres humains naturellement aussi limités en ce domaine que chacun d’entre-nous. Inévitablement, notre nature est ainsi faite, nous formons des alliances, des réseaux, des coteries, des chapelles d’intérêts communs.

Cela ne va pas sans heurts et sans profondes difficultés faciles à entrevoir pour l’individu, surtout si au lieu de nous en tenir à l’analyse des apparences sociales accumulées en les qualifiant de sociologies comme l’a fait Auguste Comte (4 000 ans de civilisation avant d’y mettre un nom ?) nous tenons compte des récentes découvertes en sciences neuronales, en biopsychologie, en anthropologie, en paléoanthropologie, etc. comme tente de nous l’expliquer «Boaventura de Sousa Santos dans son ouvrage collectif intitulé, Cognitive justice in a global world : prudent knowledge for a decent life». Nous découvrons que la nature se trouve également en l’humain. L’humain devient ainsi auteur et acteur de sa vie et de son monde. 21 civilisations «Arnold Toynbee, Hirstory. Michelet, Le moyen-âge» connues se sont effondrées d’épuisement avant la nôtre. Toujours pour des façons de faire similaires. Est-ce tout simplement(?) dû à une dérive, une spécialisation psychique? Une manière étroite depuis l’avènement du langage et surtout de l’écriture d’arriver à ses fins socialement?  Le discours se raffinant au fil de quelques centaines de générations parviendrait-il à s’affirmer avec plus d’autorité avec le temps? «La régulation affective et la réparation du soi, Allan N. Schore»

De-ci de-là confusément par la littérature et l’histoire nous avons noté la présence de la dualité entre cerveau droit et gauche. Par exemple Daniel dans la fosse aux lions. Les lions étant le cerveau droit apprivoisé par le dominant locuteur, décodeur de songes, gauche. Le film français «la Reine Margot» montrant le combat intérieur. Le combat perdu par Thomas Moore entre lui et ses valeurs «morales» et l’appétit de «pouvoir» d’Henri VIII. En politique le cerveau gauche qui de l’extérieur se tient à droite et le cerveau droit à gauche. Au théâtre le côté cour et le côté jardin. Dans la série originale Star Trek, le personnage au visage moitié noir et moitié blanc. Les masques de Jean qui rit et Jean qui pleure, le manichéisme qui voit tout en noir ou blanc, les iconoclastes, etc. Une dualité qui est le reflet de la dualité biopsychologique, neuronale intérieure.

De plus la biologie favorise la diversité des espèces. L’espèce humaine est unique, cela est un danger, le risque de toutes les monocultures «Human natureS genes, cultures, and the human prospect, Paul R. Ehrlich». La seule voie possible vers la diversité pour nous est la diversité culturelle. Tous les mégas systèmes, toutes les macros nations sont un risque. Tout ce qui tend à nous ramener à l’unité de l’espèce nous met en danger. Mets notre survie à long terme en danger. Tout ce qui permet au cerveau gauche de nous séduire avec ses belles paroles est un risque. Lorsque dans un commercial un sympathique(?) saltimbanque nous lance qu’une maison véritable pour y vivre pour vrai est un rêve alors que les papiers qui nous lient au créancier sont eux réels. Notre lien avec le réel est entre les mains du cerveau gauche dominant.

Bref ces enfants répondent de manière naturelle à des sollicitations délétères non naturelles. Ils se sentent mal ici et croient qu’ils seront mieux là-bas!

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Vidéo à voir sur RSA Animate au sujet du cerveau gauche dominant: «https://www.ted.com/talks/iain_mcgilchrist_the_divided_brain»

©2024 Leopol Bourjoi bourjoi.com

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